Accueil Sudoku Calendrier Bibliotheque Ecriture Blog Coups 2 Coeurs Accueil

L'Orphelinat Rouge 2/5

La sonnerie avait déjà retenti depuis plus d'une demi-heure lorsque Benoît sortit enfin de l'établissement. Il avança vers ses camarades en lisant une liasse de feuilles, absorbé par les mots. Il passait même devant eux sans les voir et partit en direction de chez lui. Les autres le suivirent sans déranger sa concentration. Matthieu, un bras autour d'Elodie, parlait de football avec Mickaël, tandis que sa petite copine parlait de mode avec Françoise.
Cédric, machant derrière le groupe, était rejoint par Delphine. Elle essaye de voir ce qu'il était en train de lire sans réussir à comprendre les multiples symboles et annotations, vraisemblablement écrites de la main de Cédric. Elle se pencha donc vers lui et lui demanda discrètement à l'oreille ce qu'il lit.
- C'est la solution de notre problème, Dauphin.
- Tu sais déjà qui avait fait le coup ?
- Non. Je sais juste, à peu près, ce qu'il s'est passé.
Delphine n'était pas étonnée de cette remarque, et comprit pourquoi Cédric voulait aller là-bas. Il était évident que c'était pour découvrir le responsable de ces morts.
- Kangourou ! Lanca Delphine.
Mickaël se retourna, de même que tous les autres. Le signal étant lancé, l'investigation pouvait enfin commencer. Cédric devanca ses camarades et accompagna Benoît jusque chez lui.
Dès le début de leur collaboration, ils avaient convenu d'avoir des noms de code lors de leurs investigations. Ils avaient mis toute une journée pour trouver un nom à chacun des membres. avait présent, lorsqu'un des membres appellait un autre par son nom de code, alors la partie était lancée. Plus rien ne devait gêner l'enquête, et en particulier Cédric.
Plusieurs propositions avait fait rire le groupe lors du choix du nom de code du client. Le plus simple aurait été de l'appeler «Le client», mais cela aurait fait trop formel, alors ils avaient réfléchi plus longuement. «Le chien» ? Non. «Le toutou« ? Rires, non. «Le corbeau« ? Rires, non, ça c'était pour les lettres de menace anonymes. Et comme pour tous les autres noms de code, c’était Cédric qui avait trouvé le plus adéquat. Le client sera donc «l'éphémère», car il venait pour un temps très court. A peine vint-il à l'agence que le problème était déjà réglé, puis il repartait. Ainsi Timothé était «l'éphémère».
Pour les autres ce fut une bonne partie de rigolade, surtout que la personne intéressée ne devait que donner son accord, mais ne devait en aucun cas proposer quoi que ce soit. Ce fut donc après de bonnes parties de fous-rires que Cédric entra en scène pour proposer le nom que tous apprécieraient.
Pour Delphine, c’était «Dauphin». Intelligente, elle arrivait à s'extraire de toutes les situations, uniquement pas son intelligence. Nom de code très approprié car Delphine ne voulait-il pas dire Dauphin ?
«Kangourou» pour la dextérité et l'endurance. Mickaël étant le sportif du groupe, ce nom était plus qu'adapté. De surcroît pour lui, la meilleure façon de se sortir des problèmes, c’était la manière forte, coups de poings et de boules.
Pour Matthieu, quel autre nom de code aurait pu être meilleur que «le Lion»? Précis dans tout ce qu'il entreprend, il dirigait les troupes d'une main de maître.
Un autre nom de code qui fut facile à trouver était sans conteste celui de Benoît. Chef dans l'art de l'organisation, méticuleux dans son travail, nous étions forcés de l'admettre, même une «Fourmi» ne pourrait pas mieux faire.
- Fourmi ? Tu as toutes les infos ?
- Oui, répondit «La Fourmi» à Cédric.
Le plus dur fut pour Françoise. Il lui fallait un nom signifiant beauté et richesse. Matthieu avait proposé «la chatte», mais cela pourrait prêter à confusion. «La gazelle» ou «la biche» aurait fait l'affaire si elle n'avait pas tendance à se croire toujours plus belle qu'elle ne l'était ou la façon qu'elle avait de partir brusquement pour revenir quelques minutes plus tard avec une couche de maquillage en plus sur sa peau. Mais Cédric fut encore là pour remédier au problème. Lors de cette grande réunion, on voyait bien qu'il s'était amusé à voir ses amis choisir des noms. «Papillon», c'était le mieux pour elle, et elle l'accepta sans réfléchir.
Puis vint le tour d'Elodie. Pas facile non plus car la première chose à laquelle on pensait était évidemment la «Lionne». Mais cela aurait eu un impact sur le groupe, car le «Lion» et la «Lionne» auraient régné sur les autres. C'était une remarque de la «Fourmi», mais tous les autres avait été d'accord sur ce point. La difficulté fut donc le fait qu'il fallait choisir un nom décrivant la pureté. Et quoi d'autre que la «Colombe» aurait pu être choisi?
- Les amis, nous allons faire une pause avant de partir dans notre nouvelle aventure, annonce Cédric à ses camarades. Je crois que nos sacs seront de trop et donc, si la «Fourmi» n'y voit pas d'inconvénient, nous allons déposer notre barda chez lui. c’est sur notre chemin de toute façon.
- Pas de problème.
La maison de Benoît occupait un petit terrain à dix minutes du centre-ville. Son père avait installé dans la petite pelouse une bonne dizaine de nains de jardin. Lorsque la troupe entra, la mère de la «Fourmi» salua tour à tour ses amis et repartit derrière ses fourneaux.
- Maman ? Je vais me promener. Je ne vais pas revenir avant neuf heures je pense.
- D'accord mon chéri. Mais n'oublie pas que les lasagnes, c’est meilleur chaud. Donc quand tu rentres, fais attention avec le four. La dernière fois que tu as réchauffé ton plat dans le micro-ondes, j'ai dû nettoyé l'explosion de nourriture qui s'était produite.
- Oui maman ! Je ferai attention.
«Papillon» et «Kangourou» riaient en silence, et «Dauphin» vint consoler «Fourmi» en lui expliquant qu'elle aussi avait explosé une pomme dans le micro-ondes et qu'elle avait dû enlever la compote encore chaude qui s'était incrustée dans tous les recoins de l'appareil.
- Nous pouvons repartir, nous avons un bon bout de chemin à faire pour arriver à destination, fit remarquer Cédric.
Le plus difficile avait été de trouver celui pour Cédric, étant donné que lui-même ne devait proposer aucun choix. c’était d'ailleurs pour lui qu'ils avaient passé tout un après-midi ensemble.
Dehors, Cédric se tourna vers Benoît et lui demanda d'exposer tout ce qu'il avait trouvé sur le sujet qui les préoccupaient en ce moment.
- Très bien. Alors voilà tout ce que j’ai lu sur le sujet. Il y avait sept ans, la police était arrivée à l'orphelinat Saint-André pour découvrir les cadavres de soixante enfants, douze adultes, accompagnateurs et employés municipaux et quatre responsables dont le directeur de l'établissement. Sur place, les policiers avait parcouru la bâtisse pour compter les décès. Mais le plus étrange était la manière dont étaient répartis les corps.
- J'imagine qu'ils avait été retouvés dans une salle commune, tous égorgés ? Demanda Papillon.
- Non, loin de là.
- Bah d'où vient le «Rouge» du surnom de l'orphelinat ?
- Je vais y venir... Donc la police était arrivée sur place car la mairie, n'arrivant pas à joindre par téléphone l'orphelinat dépêcha une voiture pour savoir ce qui se passait. Et lorsque le premier agent pénétra dans le hall, il sentit une odeur putride de sang. D'ailleurs, je cite : «Il faisait chaud. J'avais l'impression de rôtir sur place. Puis une odeur horrible m'a vite fait sortir de là. J'ai vomi dans le parterre de fleurs lorsque mon collègue m'a rejoint devant la porte.» Pour faire court, ils sont entrés tous les deux, sont allés vers le bureau du directeur et se sont arrêtés devant une mare de sang recouvrant une bonne partie du couloir. A ce moment, ils sont ressortis en courant pour rendre leurs déjeuners respectifs et appeler le central pour avoir de l'aide. Le commissaire, devant tout le sang, signala qu'aucun humain ne pourrait fournir autant de sang, ce qui fut confirmé par la découverte de dix-huit cadavres égorgés de poulets, ceux de la basse-cour, de trois chiens, gardant l'orphelinat et meilleurs amis des enfants, de deux lapins, enfermés dans les cages de l'arrière-cour, et du chat qui narguait les chiens car lui pouvait dormir dans les chambres avec les enfants. Derrière son bureau, bien calé dans son fauteuil, devant la fenêtre, le directeur dormait d'un sommeil éternel, une balle bien enfoncée dans son cerveau, regardant de ses yeux grands ouverts les intrus ayant pénétré dans son bureau.
- Ouh là... c’est horrible, dit Dauphin, et très littéraire...
- C'est là que la couleur entre en compte, surenchérit Cédric.
Matthieu avait proposé le «Chien», mais les autres n'avaient pas trouvé ça «assez sauvage». Elodie avait proposé la «Fouine». Pas assez noble. Le «Cerf» de Delphine n'eut pas plus de succès car un tempérament à se faire remarquer, bois et cris, cela ne convenait pas à Cédric qui était tout le contraire. «L'éléphant» de Françoise était adapté malgré le fait qu'il soit très intelligent et qu'il ait une très grande mémoire, mais de par sa corpulence, cela aurait fait rire et n’aurait pas été très crédible.
- Le commissaire avait même remarqué que : «Dans le couloir, aucune marque de sortie de la pièce n'est à remarquer. Vu la quantité de sang répandue dans le bureau, il aurait été impossible de sortir de la pièce sans marcher dans le sang et laisser des empreintes de chaussures ensanglantées.»
- Mais, l'interrompit Kangourou... Moi si je devais sortir sans laisser de traces, je serais passé par la fenêtre ?
- Les fenêtres du rez-de-chaussée sont toutes munies de barreaux. Il faut savoir que l'orphelinat servait de centre de redressement avant que la municipalité ne le transforme en établissement pour enfants sans tuteur, répondit Cédric.
Les «Requin», «Vautour», «Panthère», «Alligator» ou «Scorpion» de Mickaël furent rejetés malgré les bonnes idées qui en découlaient. Mais il fut évident que le meilleur nom de code pour Cédric était celui que Benoît avait trouvé. Tous étaient d'accord, à commencer par Cédric. Quel animal plus majestueux, plus libre, plus noble, plus subtil et précis aurait pu mieux décrire celui qui guidait le groupe vers la solution avec une acuité absolue.
- C'est donc par ses remarques que le commissaire conclut au suicide. Mais le plus terrible fut la découverte des autres corps. Ceux des enfants et des adultes. Le premier à avoir été retrouvé fut la comptable, dans la pièce tout au fond du couloir, juste à côté de la cage d'escalier. Elle n'était pas égorgée mais allongée sur son bureau débarrassé de tout ce qui l'encombrait. Lui-même était positionné perpendiculairement à la fenêtre. Elle reposait tranquillement, les yeux fermés, les bras le long du corps. Enfin je vais pas vous décrire en détail ce que les agents avait écrit dans leurs rapports, mais au rez-de-chaussée, deux autres corps, un sur son bureau et un sur le sol, ont été retrouvés. Ceux du sous-directeur, dont le bureau se situait de l'autre côté de l'établissement par rapport au bureau du directeur, et l'autre de la responsable en chef des moniteurs gardant les enfants. Elle avait été retrouvée dans la pièce de maintenance, la première porte en entrant dans le hall, à même le sol. Contrairement au directeur, ces trois morts n'ont aucune marque d'arme à feu, ni d'entaille à arme blanche, quelqu'elles soient.
- Ouais mais comme ça, moi je vois pas trop le truc, se plaignit Colombe.
- T'inquiète pas, je suis sûr que Fourmi a fait des plans, la consola Cédric. Sinon il nous aurait décrit plus en détail la position des corps.
- Oui, Aigle a raison. J'ai essayé de dessiner les plans de l'orphelinat étage par étage. D'ailleurs voici le plan du rez-de-chaussée.
Benoît tendit une feuille avec le dessin suivant :
- Bon je suis désolé mais je suis pas un bon dessinateur. Mais comme vous le voyez, les corps sont orientés de telle manière que les pieds soient dirigés vers le centre, mais c’était encore plus flagrant avec les autres corps.
- Ah oui ? Les enfants ils sont où ?
- Eh bien ils ont été retrouvés aux étages supérieurs. Et voici les cinq étages avec la position exacte des corps.
- Les corps des enfants ont été retrouvés lors de l'exploration des étages et ont été comptabilisés en même temps. Une feuille recensant les moniteurs et les enfants était sur le sol dans le bureau du sous-directeur. Ce nouveau recensement détermina qu'il manquait trois enfants. A ce jour, ils n'ont toujours pas été retrouvés. Je tiens à préciser que toutes les portes étaient fermées sauf celle du directeur, que toutes les lumières étaient éteintes, et que tout était rangé. Même les fournitures de bureau étaient soigneusements rangées sur le sol. Le commissaire a même écrit dans son rapport que le seul endroit qui n'était pas propre était le bureau du directeur, car avec les cadavres des animaux et le sang qui coulait en dehors de la pièce, cela faisait désordre.
- Tu parles... dit Kangourou. Mais il y a un truc qui était bizarre...
- Ah ? Toi aussi tu as remarqué ça ? Demanda Colombe.
Cédric, les voyant parler et réfléchir, sourait, la malice dans ses yeux.
- Si tu veux bien continuer, Fourmi ?
- Oui... Mmmh... Comme pour les trois responsables, aucune marque n'a été retrouvée. Les autopsies n'ont révélé que des arrêts cardiaques. Plus précisément, ils sont tous morts d'une embolie pulmonaire. Mais là non plus, aucune marque sur les corps n'a été retrouvée. Les résultats toxicologiques n'ont révélé aucune substance dangereuse. Du sang avait été retrouvé dans les alvéoles des poumons. Le seul point étrange que les médecins aient remarqué était le soin et la propreté des corps, la peau très bien lavée, les cheveux peignés, et les ongles coupés et manucurés. Le médecin legiste en chef avait écrit : «D'après la longueur des ongles et la vitesse moyenne de la pousse, je dirais que tous les corps ont été nettoyés dans les quatre à cinq jours.» Durée pendant laquelle la mairie avait perdu le contact.
Ils arrivèrent rapidement devant l'orphelinat. Par-delà le portique ils pouvaient voir de hautes herbes recouvrir les plate-bandes jadis fleuries. La barrière elle-même, rongée par la rouille, tenait d'un côté par une charnière et de l'autre était posée bien à plat, cachée dans le jardin, sous l'épaisse couche végétale. Au bout de l'allée, couverte de plantes prenant racine entre les dalles, leurs yeux virent une porte à double battant avec des vitres brisées. Probablement par des jeunes voulant se faire peur en pénétrant dans «l'Orphelinat Rouge».
Les volets de la façade étaient tous fermés. Il était nettement visible que le bois moisissait depuis bien longtemps, mais que les lattes tenaient encore le coup. Une vigne vierge avait élu domicile le long du mur, bloquant l'ouverture d'une des fenêtres du premier étage.
- Bon il était temps de terminer la lecture des rapports d'enquête, annonça l'Aigle.
- L'un des médecins supposa que la mort de tous ces gens était survenue à cause d'un changement brusque de pressurisation. Il fit remarquer à ses collègues que dans le cas prolongé du mal des caissons, une embolie pulmonaire similaire pouvait survenir.
- Mal des caissons ? S'interroge Dauphin.
- C'est un effet connu par les plongeurs. S'ils remontent trop vite et qu'ils ne respectent pas les pauses, aussi appelé paliers, ils peuvent avoir un trop grand taux d'azote dans leur sang, ce qui peux être fatal à la longue, répondit Aigle.
- Alors une seconde série d'analyses fut effectuée, mais au bout d'une semaine, ils surent qu'aucune analyse ne pourrait expliquer leurs morts. Le seul moyen pour faire avancer l'enquête serait de retrouver la source ayant provoqué la mort. Mais rien ne fut retrouvé dans l'orphelinat. L'enquête s'était donc terminée sur ces derniers mots du commissaire : «Les quelques preuves que nous avons montrent que le directeur avait tué les enfants par un moyen encore inconnu, et qu'il s'est donné la mort dans son bureau après avoir égorgé tous les animaux présents sur le terrain de l'orphelinat.»
- Bah c’était plutôt bâclé comme enquête... fit remarquer Lion. Il était évident que les éléments manquants prouveraient que le directeur n'était en aucun cas responsable des morts.
- Ca ce n'était pas si sûr, démentit Aigle. Il faut savoir que l'établissement était un ancien centre de redressement reconverti en orphelinat. Sans oublier la position des corps, la mise en scène dans le bureau du directeur, et les fameux phénomènes décrits par les gens.
- Là... avait vrai dire... Je ne comprends pas tout ! S'exclama Papillon.
- Pour ça tu n'as pas à t'en faire, consola Dauphin, je pense qu'Aigle sait déjà ce qui s'est passé.
- Pas tout à fait, précisa Aigle. Je sais comment sont morts les enfants et accompagnateurs. Par contre, il y avait un point que je n'explique pas encore. c’était pour cela qu'il nous faut voir les lieux de nos propres yeux.
- Bon, ce n'était pas le tout mais il était déjà dix-sept heures vingt. Ephémère doit nous attendre, indiqua Colombe.
- Juste une petite remarque, la fenêtre d'Ephémère était juste ici.
Cédric montra du doigt la maison voisine, et plus précisément une fenêtre par laquelle ils voyaient périodiquement passer une ombre. avait un moment, une silhouette fit son apparition dans l'embrasure, regarda en bas, puis partit brusquement.
Visiblement, Timothé les avait enfin remarqués et s’était précipité à la porte d'entrée. La sonnette retentit et Timothé sortit en criant à sa mère qu'il sortait avec des amis mais qu'il n’allait pas loin.
Lion s'approcha de lui et lui expliqua les quelques règles à respecter. Il ne devait jamais prononcer le nom de ses camarades. S'il voulait parler à quelqu'un, il n'avait qu'à demander Lion ou Colombe. Les autres l'apelleraient Ephémère. Il était impératif qu'il reste avec deux membres de l'agence. S'il voulait s'en aller, il devrait être raccompagné par deux membres. Et Lion lui précisa que l'agence se déresponsabilisait de tout problème survenant durant l'investigation.
Elodie s'approcha enfin, se présentant comme Colombe, et Matthieu lui dit qu’il était Lion.Elodie fit signer à Timothé un papier expliquant que tout malheur ne pourrait en aucun cas être retenu contre un membre de l'agence ou l'agence elle-même dans la vue d'un procès.
Ceci fit peur à Timothé, mais Elodie le réconforta en lui disant que rien de grave ne pourrait se produire, mais que par principe, il fallait signer ce papier. Elle ajouta que s'il y avait le moindre problème, tout le monde sortirait de l'orphelinat et abandonnerait l'enquête, sauf un groupe restreint d'investigateurs conscients des dangers qu'ils pourraient rencontrer.
Timothé signa la décharge. Il rejoignit le reste du groupe et tous partirent enfin vers le lieu où avaient eu lieu tant de morts. Excité par les découvertes qu'il pourrait faire, Kangourou prit la tête de la marche, suivi de Lion, Dauphin et Papillon. Colombe et Ephémère suivaient de près leurs prédécesseurs. Fermant la marche, Fourmi prit la feuille qu'Aigle lui tendait. Il commença une nouvelle lecture mais buta sur le cinquième mot du titre : «Hypoxie et Hypocapnie, quand Polytanol s'en mêle.»