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Chapitre 1

Une Guerre

Alexandre ne comprenait pas pourquoi les hommes se faisaient la guerre pour les simples prétextes qu'aucune frontière ne délimitait les pays. Il se demandait aussi comment cinq puissants royaume pouvaient se battre jusqu'à la mort pour ce tout petit bout de terrain qu'il pouvait voir de la fenêtre de sa chambre. Des batailles ridicules juste pour une colline surplombant une prairie entourée d'arbres. Certaines nuits, le ciel était embrasé par les flots de lumière que lançait chacun des camps, tentant de s'approprier cette minuscule butte, ce monticule entourer d'une grande pleine bordée de l'épaisse forêt séparant les grands rois engager dans cette guerre.
Alexandre ne se souvenait pas du temps où les cinq royaumes n'étaient pas en conflit. Il faut dire que du haut de ses douze ans, seuls ses aînés auraient pu voir la merveilleuse amitié liant ces rois aimés et vénérés pas leurs peuples. Mais, comme lui disait son père, une guerre ne commence que par une petite dispute et devient important qu'à cause de trois choses : l'argent, le pouvoir ou l'amour. Pour cette guerre, il ne suffisait que d'un petit rien, d'un petit lopin de terre pour que la célèbre amitié ce transforme en une haine si profonde que toute négociation était impossible.
La colline de l'Arc-En-Ciel se situait à un point stratégique du continent d'Orzin. En effet, les routes sortants des bois reliaient les capitales entre elles, offrant à cette colline le point de rencontre privilégier des marchands venant de toutes les villes des Cinq. Alexandre avait vu les palais des rois lorsqu'il était parti en voyage avec son oncle. Il était émerveillé par tant de beauté, de diversité, des coutumes, des modes qui différenciaient les cinq peuples. Il avait écouté avec admiration les voyageurs s'arrêtant à l'auberge mais en vraie, tout était plus grandiose, plus magnifique, plus féerique.
A la naissance d'Alexandre, cinq armées avaient parcouru les bois sous le simple prétexte de contrôler de la Croisée des Chemins, le nouveau nom donné à la clairière devant chez lui, permettant ainsi, au roi la possédant, de prélever une taxe sur les marchandises qui passeraient par là. Oui, son père avait raison, pouvoir et argent. Ce sont bien à cause de ces deux choses.
Mais depuis, aucune de ces cinq armées ne prenaient le dessus sur une autre. Parfois, le soir venue, le jeune garçon regardait les guerriers revenir sur une position que le mois précédent ils avaient consolider, perdant ce qu'ils avaient réussi à grappiller aux autres. Dans la journée, lorsque tout était calme, qu'aucun assaut n'était lancé, Alexandre sortait et gravissait la colline. De la haut il se prenait pour Dieu ou un quelconque général, échafaudant sa stratégie pour vaincre un ennemi caché dans les bois. Il ordonnait à ses hommes de rester sur leurs gardes. Il s'imaginait leur crier de monter à l'assaut, et faire fuir les envahisseurs ou de les faire prisonniers. Mais peu de jour de rémission lui permettait se genre de fantaisie.
Ce qu'Alexandre aimait par dessus tout, c'était les jeux de lumière. Il s'extasiais du balcon de sa chambre. Il rêvait de lancé des éclairs, des torrents d'eau, des jets de flammes comme un vrai mage. Ne voyant pas les ravages qu'ils en découlaient, il s'émerveillait à chaque éclair illuminant la nuit. Il ne voyait pas les ravages des sorts percutant les hommes, fauchant les chevaux, brûlant les tentes, calcinant l'herbe autour des camps. Et d'autres jours, c'était une autre histoire. Les cris, les bruits de fer contre le fer, les râles des mourants montant jusque sous sa fenêtre le terrorisait car il voyait le soir des dizaines d'hommes en sang, le ventre ouvert, un oeil perdu, des doigts noircis, un bras ou une jambe en moins, couper par les médecins. Il aidait bien sûr. Ces soirs là, ses parents accueillaient des hommes mutilés par une guerre inutile, qui ne faisait aucune distinction entre les différents camps. Ils n'avaient d'autre endroit pour trouver un réconfort que l'auberge de sa famille. Ces soirs là, la seule règle qu'on leur imposait étant de ne pas usé de violence dans les murs de son père. Mais leur état ne permettait à aucun de ces hommes d'en attaquer un autre, ne pouvant plus soulever une épée. Parfois, Alexandre voyait un groupe d'homme, formé de guerriers de différents royaumes, rirent au éclat d'une blague, sourire à l'évocation de la femme et de l'enfant laissés au pays, et pleuré la perte d'un cousin, d'un frère et parfois même d'un fils qu'un père n'a pas su protégé. Ils n'étaient plus ennemis mais des hommes. Alexandre, qui passait entre les couches, servant des boissons chaudes, apportant de l'eau chaude au peu de médecin présent, remontait la couverture sur de jeune guerrier endormis.
Sa maison, transformée en refuge pour les blessés, était la plus proche du champ de bataille. La seule à vraie dire. Son père lui avait expliqué un jour que son arrière-arrière grand-père avait construit la ferme à l'orée du bois, séparant la famille de toute ville à plus de huit kilomètre à la ronde. En ce temps là, aucune route, aucun chemin n'existaient. Toute la famille l'avait suivit dans les bois. Il croyait en lui. Ils avait trois chariots. La traversée avait été dure car aucune route n'était dessinée. Tous l'avaient crus lorsqu'il parlait d'une grande clairière dans l'arrière pays, en plein milieu de bois.
Il racontait à quoi elle ressemblait. Ce qu'il y avait vu. Comment il l'avait trouver. Et se qu'il avait ressenti en la quittant. Il leur expliquait que cette terre l'appelait. Il savait qu'il devait y vivre pour le reste de ses jours, et que toute sa famille devait venir avec lui.
A leur arrivée, les enfants étaient émerveillés. Les femmes comprenaient ce qui avait attirer le patriarche en ce lieu. Les hommes s'attelaient à abattre les arbres alentours pour commencer la construction de la ferme. Fondation, consolidation des soubassements, sous-sol, rez-de-chaussée, murs, premier étage, charpente, toiture, il ne restait plus qu'à emménager. En trois jours, la famille avait un foyer, un jardin, un puits arrivant directement dans la cuisine et assez de bêtes permettant de subvenir à leurs besoins. Retirer dans leur paradis, ils pensaient couler des jours paisibles, loin de toutes contraintes, de tous problèmes de leur ancienne vie.
Peu de temps après, quelques voyageurs émergèrent de la forêt. Rien de bien méchant, juste quelques marchands égarés se retrouvant par inadvertance au pied d'une colline à la sortie d'un bois qui n'en finissait pas. Loin de toute civilisation, étonnés d'arriver aux abords d'une habitation, ces hommes purent trouver de l'aide dans la petite ferme familiale. Offrant le logis pour la nuit, les marchands perdus continuèrent leur chemin, retrouvant facilement leur route en ressortant de la forêt.
Rapidement, le bruit couru parmi les vendeurs qu'il existait, dans une clairière, au milieu des bois, une ferme ou il faisait bon vivre et s'y arrêter pour la nuit. Puis quelques aventuriers arrivèrent et traversèrent la clairière de part en part pour savoir où ils allaient atterrir. Les soirs à la ferme, ces hommes ce racontaient leurs histoires. La marche dans les glaciers du nord, la traversé du dessert de l'est, le voyage sur les flots déchaînés du sud, et la plénitude infini des plaines de l'ouest.
Puis les sentiers d'aventurier se transformèrent en route menant directement la ferme aux capitales. Un raccourcir permettant d'aller d'un royaume à l'autre, d'une capitale à une autre sans perdre de temps à traverser le royaume séparant les marchants d'une ville à leur destination. Les vendeurs itinérants commencèrent à connaître la colline de l'Arc-En-Ciel, c'est comme cela que le grand père d'Alexandre, encore enfant, l'avait baptisé, car de sa chambre il voyait les sept couleurs partir du sommet juste après la pluie.
A la génération suivante, succédant à son père, la ferme se transforma en auberge. Elle pouvait accueillir plus de marchands de passages. Nous n'y trouvions pas un repas exceptionnel, mais l'accueil était des plus chaleureux. Elle devint même un lieu obliger pour qui voulait troquer sa marchandise contre tout autre chose. A mi-chemin entre tous les grands centres des cinq royaumes voisins, la nouvelle aile de la maison ne désemplissait jamais, été comme hiver.
L'affaire familial prospéra tellement que lorsque le père d'Alexandre repris les rênes, l'auberge comptait quatre étages, après voir fait venir les meilleurs architectes des cinq royaumes, deux centaines de chambres, une vraie salle de repas avec deux grandes cheminées se faisant face, et une grange permettant d'entreposer toute la nourriture servi durant les repas. L'été, la famille proposait des fêtes sur la colline. Faisant chaud, tout le monde pouvait se prélasser jusque tard dans la nuit. L'hiver, ils le passaient dans la grande salle. Les cris de joies, les fous rires, les jeux, tous y allaient de son histoire drôle, de ses expériences, de leurs conquêtes.
Depuis longtemps, quelques uns des marchands c'étaient mis d'accord avec les propriétaires. Donner une petite part de leur marchandise mangeable en compensation du couvert et du logis. Les autres payaient, bien évidemment, mais la famille ne mangeait que ce qu'elle payait ou ce qu'elle cultivait. C'est un point d'honneur et une des règles de la maison qui se perpétue jusqu'au début de la guerre.
Celle-ci commença véritablement part l'arrivée d'un seul homme. Un automne, un cartographe arriva à l'auberge. Il était là pour déterminer à quel royaume appartenait ce lopin de terre au milieu de la forêt. Il calcula les distances séparant la sortie du bois en partant des cinq villages les plus proches de l'auberge et estima que la colline, depuis renommé la Croisée des Chemins par les marchands, était l'endroit exacte où toutes les frontières se rejoignent. Auparavant, nul pensait qu'il pouvait exister une clairière et chacun pensait la forêt si dense que celle-ci proposait une frontière à elle seule, mais depuis la création des routes commerciales, ce morceau de terre dégagée et devenu l'endroit le plus convoité de tout le continent.
L'homme expliqua que la colline appartenait en partie au cinq royaume.
Puis un jour, sans crier gare, cinq armées arrivèrent et revendiquèrent cette terre. Les hommes installèrent leurs campements. Les guerriers attendaient, les mages révisaient leurs sorts. La guerre commença. Le premier jour de bataille, Alexandre naquît.
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